Cependant, parmi les nombreuses suppositions possibles, la plus plausible serait, selon certains, le fait d'évoluer grâce à l'intelligence (« hip » signifiant en argot américain l'intelligence dans le sens de la débrouillardise et « hop » étant l'onomatopée du saut, par conséquent l'« intelligence qui bouge »).
Le terme « hip-hop » aurait été trouvé par DJ Luv Bug Starski qui l’utilisait souvent dans ses rimes. D'ailleurs, dans l'une de ses chansons, le rappeur américain KRS-One l'explique :
« Hip means to know
It's a form of intelligence
To be hip is to be up-date and relevant
Hop is a form of movement
You can't just observe a hop
You got to hop up and do it
Hip and Hop is more than music
Hip is the knowledge
Hop is the movement
Hip and Hop is intelligent movement »
— KRS-One et Marley Marl, Hip-Hop lives, sur l'album "Hip-Hop lives" (2007)
Une anecdote à ce sujet est exprimée dans le documentaire Hip-Hop legends : les pionniers du rap américain : l'étymologie du mot hip-hop pourrait provenir en fait de la façon de rapper de certains MC's lors des blocks parties. Cela s'entend particulièrement sur un des maxis phares datant de 1979, Rapper's Delight de Sugarhill Gang. En effet, ceci est assez explicite en écoutant plus particulièrement les premières paroles de ce morceau qui ressemblent véritablement aux syllabes « hip-hop ».
Une autre origine possible du terme « hip-hop » pourrait provenir d'un membre du groupe Grandmaster Flash and the Furious Five, Cowboy, qui aurait utilisé pour la première fois le terme « hip-hop » en taquinant un ami qui venait de rejoindre l'armée américaine. En effet, il aurait utilisé une onomatopée constituée des mots « hip / hop / hip / hop » d'une manière saccadée afin d'imiter la cadence rythmée des marches militaires réalisées par les soldats.
Une Block party est, dans la culture américaine, une fête de quartier qui réunit un voisinage autour de quelques musiciens. Les block parties ont vu leur popularité augmenter à partir des années 1970, notamment à New York dans des boroughs tels que Manhattan (quartier de Harlem), le Queens, Brooklyn ou le Bronx. Les block parties ont eu une influence très importante sur l'éclosion de la culture hip-hop, du rap, du dee jaying. Le terme est actuellement un peu galvaudé et concerne souvent des rassemblements qui n'ont plus rien à voir avec la vie d'un quartier et la culture populaire.
Le principe d'une block party est simple : on ferme les deux côtés de la rue avec des barrières et un service de sécurité, on branche les éclairages et la sono sur un lampadaire dont on détourne le courant, et on fait payer un faible droit d'entrée pour que les gens du quartier viennent faire la fête, loin des lumières de la ville. Le DJ arrive : c'est le personnage-clé, le héros de la nuit. Avec sa mallette de 45 tours dont il a détaché les étiquettes afin que les curieux — ou les DJs concurrents — ne viennent pas deviner sa sélection musicale, il a de quoi secouer la nuit new-yorkaise.
La musique hip-hop n'est cependant pas née en un jour et son émergence est indissociable des Block Party, animée par un DJ (Disc Jockey) qui enchaînait les morceaux soul et surtout funk sur lesquels les participants dansaient. Seulement les danseurs se plaignaient que les morceaux ne duraient pas assez longtemps, et leur laissaient peu le temps de développer leur art. C'est de cette volonté de prolonger le beat que va naître la musique hip-hop. Clive Campbell, fils d'immigré jamaïcain installé dans le quartier du South Bronx plus connu sous le pseudonyme de Kool Herc, est le premier à avoir l'idée de brancher deux tourne-disques (turntables) diffusant le même morceau en décalé de sorte que le rythme, donné par la ligne de basse, soit rallongé.
L'usage du terme « musique » demeure très controversé selon certains mélomanes lorsqu'il s'agit de définir le hip-hop. La raison est que contrairement aux autres genres musicaux (musique classique, blues, rock, jazz, etc.), le mouvement hip-hop n'utilise à priori aucun véritable instrument tel que la batterie, la guitare, la flûte, le violon, etc. Néanmoins, le hip-hop a une popularité grandissante dans plusieurs pays, notamment en Amérique du Nord.
Le rap et le remix ont bouleversé la musique populaire mondiale. Selon une idée convenue, le rap serait né à New York. Or ses origines jamaïcaines et ses premiers succès internationaux, bien avant les tubes américains, étaient jusqu'ici presque passés sous silence. Contrairement aux poncifs, ces pratiques essentielles ont presque entièrement été créées et perfectionnées en Jamaïque. Elles figuraient au coeur de la musique populaire de l'île bien des années avant d'être reprises par des musiciens non jamaïcains et d'être livrées au grand public. La pratique du rap sur des disques instrumentaux remonte à 1950 en Jamaïque. Elle a été introduite dans le Bronx par le jamaïcain Kool Herc et ses compatriotes. Rétablissant la réalité historique, Bruno Blum permet enfin de rendre justice à des artistes jamaïcains comme King Stitt, U Roy ou Dillinger dont le " Cocaine in my Brain " fut un succès international dès 1976. L'immense contribution de la Jamaïque à la musique populaire mondiale ne doit plus être victime de la désinformation du géant américain.
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