Radio Ga Ga est le premier single extrait de l'album The Works de Queen, sorti en janvier 1984.
Roger Taylor a écrit Radio Ga Ga comme une critique des stations de radio de l'époque, qui devenaient commerciales et ne diffusaient plus que les mêmes chansons encore et encore. Un autre phénomène qui aurait inspiré Taylor à l'époque viendrait de MTV : il remarqua que de plus en plus d'enfants regardaient cette chaîne plutôt que d'écouter la radio. MTV diffusera pourtant le clip de la chanson en boucle en 1984.
À l'origine, la chanson s'intitulait Radio Ca-Ca (des mots que fredonnait le fils de Taylor, âgé de 3 ans) et insistait plus sur la baisse de qualité des programmes radio et leur répétitivité ; le titre fut cependant changé pour Radio Ga Ga qui sonnait beaucoup mieux. En outre le premier titre contenait un mot signifiant à peu de chose près la même chose qu'en français dans plusieurs langues européennes.
Le vers « through wars of worlds/invaded by Mars » fait directement référence à Orson Welles et à sa célèbre adaptation radiophonique de la guerre des mondes.
LE CLIP
Le clip de la chanson, réalisé par David Mallet et tourné le 23 novembre 1983 dans les studios Shepperton à Londres, fut l'un des plus chers jamais produit par Queen dont le coût à l'époque dépassait les 110 000 livres sterling (environ 1 300 000 francs valeur 1984, 300 000 euros aujourd'hui). La vidéo rend hommage au film Metropolis de Fritz Lang sorti en 1926, dont plusieurs extraits sont intégrés au clip.
En 1984, Giorgio Moroder produisit une version remontée et recolorisée du film, qu'il mit également en musique. Il collabora alors avec Freddie Mercury sur une chanson, Love Kills qui fut également intégrée au film remonté. En échange, Queen pu utiliser des images de Metropolis pour le clip de Radio Ga Ga, en payant cependant les droits d'utilisation nécessaires au gouvernement allemand.
Les autres segments du clip montrent les membres de Queen dans un décor basé sur ceux du film, accompagnés d'ouvriers qui furent recrutés parmi les membres du fan club en un temps record. Le tournage se déroula en une journée, sous des lumières très chaudes, ce qui n'empêcha pas les fans d'être en forme[réf. nécessaire]. Le fameux clap des mains, que maintenant tous les fans connaissent, fut d'ailleurs inventé durant le tournage, et a été repris par les spectateurs lors de l'interprétation live de la chanson. On peut voir dans le clip des extraits sous forme d'album photos dont les pages se tournent d'anciens clips de Queen, notamment ceux de Bohemian Rhapsody, Don't Stop Me Now, Crazy Little Thing Called Love, Tie Your Mother Down, etc.
La chanteuse Lady Gaga a choisi ce pseudonyme en hommage à ce morceau.
Metropolis est un film allemand expressionniste produit pendant la courte période de la République de Weimar. Réalisé en 1927 par le réalisateur autrichien Fritz Lang, le film est muet et en noir et blanc.
SYNOPSIS
Metropolis est une mégapole divisée en deux : la ville haute, où vivent les familles dirigeantes, dans l'oisiveté, le luxe et le divertissement, et la ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville.
Maria (Brigitte Helm), une femme de la ville basse, essaie de promouvoir l'entente entre les classes, et emmène clandestinement des enfants d'ouvriers visiter la ville haute ; le groupe se fait repousser par les forces de l'ordre, mais Freder Fredersen (Gustav Fröhlich), le fils du dirigeant de Metropolis, tombe amoureux d'elle. En descendant dans la ville basse pour la retrouver, il voit un ouvrier épuisé défaillir à son poste de travail, le rythme imposé par les machines étant trop important, une explosion se produit ; le monstre machine dévore les ouvriers.
Freder va voir son père, Johhan « Joh » Fredersen (Alfred Abel), pour l'alerter sur les conditions extrêmement pénibles dans lesquelles travaillent les ouvriers et lui demande d'améliorer cela. Johhan, voyant qu'il ne peut convaincre son fils des bienfaits de cette société ségrégatrice, le fait suivre par un espion.
Freder retourne dans la ville basse où, voyant un ouvrier au bord de l'épuisement, il décide de le remplacer. Après une journée pénible de travail, il se rend à une réunion secrète dans un souterrain en suivant un plan qu'il a trouvé dans la poche du vêtement qu'il a échangé avec l'ouvrier qu'il a remplacé. Là, il découvre Maria en train de s'adresser aux ouvriers et d'annoncer l'arrivée d'un messie qui apportera l'égalité entre les habitants des villes haute et basse.
Entre temps, Joh reçoit des plans trouvés dans les poches de certains ouvriers. Il se rend chez Rotwang, l'inventeur du monstre machine qui fait fonctionner toute la ville : celui-ci lui indique qu'il s'agit du plan qui mène aux catacombes où se tient la réunion secrète. Joh surprend la réunion sans pour autant reconnaître son fils parmi la foule. Sentant la menace venir, Joh ordonne à Rotwang de donner le visage de Maria à un robot pour qu'il détruise l'œuvre de la vraie Maria. Mais ce que Joh ne sait pas, c'est que Rotwang a d'autres plans…
CARRIERE DU FILM
Fritz Lang a été influencé par :
l'artiste Paul Citroen et, plus particulièrement, par un de ses photomontages intitulé "Metropolis" (1923).
le film soviétique de science-fiction Aelita, de Yakov Protazanov, sorti en 1924, adaptation du roman d'Alexis Nikolaïevitch Tolstoï.
La carrière du film rencontra de nombreuses difficultés.
Thea von Harbou, la femme de Fritz Lang et co-scénariste, était déjà proche des nazis et influença le scénario, notamment en l'orientant davantage vers une « collaboration de classes » (fasciste) plutôt que vers une « lutte des classes » (marxiste)[réf. nécessaire]. Le film subit ensuite censures et amputations diverses, selon les pays. En 1984, lorsque le compositeur Giorgio Moroder entreprit de le coloriser, il ne restait que 80 minutes de bobines (1 h 20) sur les 210 initiales (3 h 30). De plus, il l'accompagna d'une nouvelle bande son à laquelle participèrent des groupes célèbres comme Queen (le clip de Radio Ga Ga, célèbre tube de ce groupe, est d'ailleurs articulé autour de nombreuses séquences tirées du film) ou Adam and the Ants. Certains cinéphiles crièrent au scandale devant ce « massacre » de l'œuvre.
Un gros travail de recherche et de reconstitution fut lancé, rassemblant les diverses versions disponibles (dont certaines retrouvées dans des collections privées) et aboutissant à une version rénovée, en noir et blanc, de 153 minutes (2 h 33), avec une bande son neuve mais plus classique, qui fut projetée en 1995, pour les cent ans du cinéma. Pour remplacer les scènes manquantes, avaient été ajoutées quelques photographies de tournage, recadrées.
Suite à une nouvelle restauration du film en 2001, initiée par la Fondation Friedrich Wilhelm Murnau (Friedrich Wilhelm Murnau Stiftung), Metropolis fut le premier film inscrit sur le Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO.
Enfin, à l'issue d'une longue enquête d'une vingtaine d'années [3] le 3 juillet 2008, la fondation Murnau, propriétaire des droits du film, annonce que la quasi-totalité des scènes manquantes, soit environ 25 minutes, ont été retrouvées au Musée du cinéma de Buenos Aires.[4],[5]. Il s'agit d'une copie en 16mm presque intégrale de 145 minutes. Cette copie dont les images sont très altérées tronque une partie du cadrage original mais restitue les plans coupés et l'ordre des séquences dans leur montage d'origine. Le 12 février 2010, la nouvelle version restaurée, de 145 minutes, a été projetée simultanément à Berlin dans le cadre de la 60ème Berlinale, à l'ancien Opéra de Francfort, et sur la chaîne Arte, accompagnée par sa partition musicale d'origine écrite en 1926 par Gottfried Huppertz, exécutée en direct par l'orchestre symphonique de la Radio de Berlin. Après plus de 80 ans de recherches, versions tronquées et plusieurs restaurations, on peut enfin voir une version quasi intégrale, en tout cas proche de celle conçue par Fritz Lang en 1927
INSPIRATION DANS LES OEUVRES FUTURES
Metropolis est un des premiers films de science-fiction, dont l'histoire et les images ont influencé toute la production ultérieure.
- Le commissariat de Blade Runner est la copie conforme (angle de vue compris) d'une des tours de Metropolis.
- Le dessin animé Le Roi et l'Oiseau fourmille de références à Metropolis, notamment l'oppression du peuple de la ville basse et la présence d'un robot.
- Dans l'univers de Superman, la ville principale se nomme Metropolis.
- On reconnaîtra les ouvriers qui descendent vers les machines dans les écoliers à la chaîne de Pink Floyd The Wall.
- Fritz Lang représente des voitures volantes (bien avant Retour vers le futur ou Le Cinquième Élément), ainsi qu'un androïde (robot humanoïde). Le design de C-3PO dans La Guerre des étoiles possède une troublante ressemblance avec celui-ci. La revue Sience et vie Junior explique que george Lucas s'est inspiré ouvertement du Robot de Metropolis pour créer son robot androïde.
- De même la séquence où Rotwang, l'inventeur, donne au robot l'apparence de Marie a été recyclée par le Rocky Horror Picture Show.
- Le laboratoire de Frankenstein, comme celui de Le Cinquième Élément est inspiré de celui de Rotwang.
- La scène de fin au sommet de la cathédrale a été reprise par Tim Burton pour son premier Batman avec le combat entre le héros et le Joker.
- Le vidéo-clip "Express Yourself" de Madonna réalisé par David Fincher en 1989 reprend l'intrigue du film ainsi que certains décors (la ville haute, la ville basse, le machine actionnée par les ouvriers...) .
- Certains éléments de Dark City d'Alex Proyas comme par exemple l'horloge, ainsi que le décor, s'inspirent de Metropolis.
- Les développeurs de BioShock, jeu vidéo plébiscité par la critique, se sont fortement inspirés de l'œuvre de Lang pour créer leur ville sous-marine, Rapture.
- La série de manga de Yukito Kishiro Gunnm, reprend cette dialectique : Zalem (correspondant à la ville haute), la cité supérieure où vit l'élite dans le luxe et une insouciance sous contrôle et, au pied de cette cité volante, Kuzutetsu (correspondant à la ville basse) où l'intrigue se met en place dans ses bas-fonds. D'ailleurs, Gally, l'héroine, se nomme Aelita dans un de ses rêves ainsi que dans la version américaine.
- Final Fantasy VII reprend également le thème de la ville basse et la ville haute, séparées par une immense plaque d'acier et de béton. Final Fantasy XII également, en accentuant la perspective d'inégalité sociale ; si Midgar (le monde des hommes dans la mythologie scandinave) présente une relative homogénéité sociale (globalement une cité industrielle et cyberpunk), Archadès donne un contraste plus frappant.
- Dans un autre genre, le clip musical Que sera de Wax Tailor reprend les scènes de Metropolis, tout comme le clip de Radio Gaga de Queen.
- Le film argentin en noir et blanc Telepolis (titre original : La Antena), sorti en 2007, qui met en scène le quotidien d'une ville de science fiction dont les habitants ont perdu la voix, est rempli de références à Metropolis. Il s'attaque de manière engagée au pouvoir de la télévision dans le contrôle des masses à l'époque contemporaine, et son réalisateur a rendu explicitement hommage à l'expressionnisme allemand et au traitement dans Metropolis des questions autour du pouvoir de la technique.
- Le clip de la chanson Invincible du groupe Muse, sortie en 2006 sur l'album Black Holes and Revelations représente une ville très ressemblante à celle de Metropolis. Ce clip traite de la destruction du monde et le retour à l'âge de pierre, ce qui n'est pas sans rappeler un des thèmes du film.
- La ville de Mega city one du filme de science-fiction Judge Dredd s'inspire dans sa répartition sociale, riche en haut, pauvre en-bas, de Metropolis.
- Roland Emmerich s'est directement inspiré du film de Fritz Lang dont il est son film de chevet pour le design de son studio de production Centropolis.
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