Georges Eugène Haussmann (né le 27 mars 1809 à Paris, mort le 11 janvier 1891 à Paris), couramment appelé le « baron Haussmann », a été préfet de la Seine du 23 juin 1853 au 5 janvier 1870. À ce titre, il a dirigé les transformations de Paris sous le Second Empire en élaborant un vaste plan de rénovation.
Au milieu du XIXe siècle, Paris se présente à peu près sous le même aspect qu'au Moyen Âge : les rues y sont encore sombres, étroites et insalubres. Lors de son séjour en Angleterre (1846-1848), Napoléon III avait été fortement impressionné par les quartiers ouest de Londres : il est vrai que la reconstruction de la capitale anglaise suite à l'incendie de 1666 avait fait de cette ville une référence en matière d'hygiène et d'urbanisme ; et l'empereur voulait faire de Paris une ville aussi prestigieuse que Londres ; ce sera le point de départ de l'action du nouveau préfet.
L'idée maîtresse des travaux est une meilleure circulation de l'air et des hommes, en adéquation avec les théories hygiénistes, héritées des « Lumières » et qui sont alors en plein essor, mais aussi en réaction à l'épidémie de choléra de 1832. Cette campagne sera intitulée « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie ».
Un autre objectif, moins avoué publiquement, est de maîtriser d'éventuels soulèvements populaires, en souvenir de ceux de juillet 1830 et juin 1848. Par ailleurs, Haussmann écrit à Napoléon III qu'il faut « accepter dans une juste mesure la cherté des loyers et des vivres [...] comme un auxiliaire utile pour défendre Paris contre l'invasion des ouvriers de la province. »
Haussmann a l'obsession de la ligne droite, ce que l'on a appelé le « culte de l'axe » au XIXe siècle. Pour cela, il est prêt à amputer des espaces structurants comme le jardin du Luxembourg mais aussi à démolir certains bâtiments comme le marché des Innocents ou l'église Saint-Benoit. Des boulevards et avenues sont percés de la place du Trône à la place de l'Étoile, de la gare de l'Est à l'Observatoire. Haussmann donne également aux Champs-Élysées leur visage d'aujourd'hui.
Dans le but d'améliorer l'hygiène, par une meilleure qualité de l'air, suivant les recommandations de son prédécesseur le préfet Rambuteau, il aménage un certain nombre de parcs et jardins : ainsi sont créés, outre de nombreux squares, le parc Montsouris ou encore le parc des Buttes-Chaumont. D'autres espaces déjà existants sont transformés et passent du statut d'espaces verts à celui de hauts lieux voués à la promenade (c'est le cas des bois de Vincennes et Boulogne).
Des règlements imposent des normes très strictes quant à la hauteur et au style architectural des édifices. L'immeuble de rapport et l'hôtel particulier s'imposent comme modèles de référence. Les immeubles se ressemblent tous : c'est l'esthétique du rationnel.
Afin de mettre en valeur les monuments nouveaux ou anciens, il met en scène de vastes perspectives sous forme d'avenues ou de vastes places. L'exemple le plus représentatif est la place de l'Étoile d'où partent douze avenues dont la plus célèbre de toutes : l'avenue des Champs-Élysées. Il souhaite aussi créer des églises, afin d'influencer la population sur les progrès de l'industrialisation.
Il crée en parallèle, avec l'ingénieur Belgrand, des circuits d'adduction d'eau et un réseau moderne d'égouts, puis lance la construction de théâtres (Théâtre de la Ville et Théâtre du Châtelet), ainsi que deux gares (Gare de Lyon et Gare de l'Est).
Des communes limitrophes de Paris, comme La Chapelle, Montmartre, Auteuil ou encore Passy, seront annexées à la capitale.
Cette transformation a un coût très élevé, puisque Napoléon III souscrit un prêt de 250 millions de francs or en 1865, et un autre de 260 millions de francs en 1869, (en tout, 26 milliards d'euros d'aujourd'hui). En plus de cela, la banque d'affaire des Pereire (je leur consacrerais un autre article) investit 400 millions de francs jusqu'en 1867 dans des bons de délégation, créés par un décret impérial de 1858. Ces bons de délégation sont des gages sur la valeur des terrains acquis puis revendu par la Ville : la spéculation a donc aidé le financement des travaux parisiens.
Au total, on estime que les travaux du baron Haussmann ont modifié Paris à 60 %.
Haussmann a su aussi propager son savoir-faire dans les différentes régions françaises sous le Second Empire et le début de la Troisième République. Les villes les plus influencées sont Rouen qui, avec sa transformation va perdre plus de 500 maisons et deux églises, mais aussi Bordeaux, Lille, Toulouse, Avignon, Montpellier, Toulon, Lyon, Nîmes et Marseille qui est l'une des villes dont la physionomie a le plus changé. La ville d'Alger, alors en colonie française, a également été profondément remaniée à cette époque.
Plus d'info sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Baron_Haussmann
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