Accéder au contenu principal

F.a.n.o.i.D - 3. Two Times Square

F.a.n.o.i.D



Plaza Athénée, Paris, Octobre 2009




*J'ai toujours eu l'impression d'être une Alien parmi les fans...*


3. TWO TIMES SQUARE
Après la visite de l'Empire State Building, je rejoins Emie qui était restée à l'Hôtel Renaissance et on va manger au restau de l'hôtel, le Two Times Square Bar. Encore un endroit avec une vue magnifique. Les murs sont de grandes baies vitrées qui nous offrent le spectacle de Times Squares les publicités des écrans géants, les passants et les automobilistes qui vont et viennent. Un ballet automatique. Les spots passent et repassent à intervals réguliers. Le trafic stop aux feux, les piétons traversent, puis les voitures redémarrent, et ainsi de suite...
Automatique... Comme les fans du groupe. Certaines n'ont plus de réactions humaines, leur coeur est une simple machine qui pompe et distribue le sang dans leur corps, mais il ne bat plus pour le groupe. Chaque batement fait même mourir un peu plus le groupe, parce qu'il leur fait commetre des actions qui les mettent en danger. Le trip de certaines est de se faire signer un autographe sur elles, comme cela pendant quelques secondes le Chanteur tient leur poignet dans sa main ganté. Mais s'il sent le contact de leurs mains, il ne les sent pas elles, qui sont les seules à jubiler. De même que leur voix stritentes, qui s'unissent en cris hystériques, comme électriques. Dès qu'elles voient le groupe, reflexe automatic >> elles crient. Mais où est l'humanité derrière ces cris ? Où est la personnalité de chacune ? C'est comme lorsqu'elles disent que le groupe ou l'un d'eux leur est vital, qu'elles ne peuvent pas vivre sans lui, mais elles les rencontrent, elles n'ont pas un seul mot à leur dire, à part crier leur noms.
Elles sont comme programmer pour les suivre et leur crier après... Tout chez elles est totalement automatique. En concert quand le Chanteur fait une remarque, elles rient. Quand le groupe joue leur dernière chanson, elles pleurent. Et quand on parle de l'émotion des concerts, de cette énergie partagée entre fans, elles disent qu'il faut le vivre pour ressentir tout ça.
Mais ressentir quoi ? Qu'est-ce qui les fait vraiment rire dans ce que dis le chanteur ? Et dans les paroles des chansons, qu'est-ce qu'il les touchent au point qu'elles pleurent ? Rien. Elles pleurent simplement parce que c'est la dernière chansons et que dans 5 mn elles ne les verront plus. Et quel partage ressentent-elle lors des concerts ? Aucun. Le soir même sur leurs blogs elles écriront "juste Eux et moi". Elles auront crié toute la nuit en fixant leur préféré du groupe, elles auront poussé du coude pour garder leur place au 1er rang, sans tenir compte des fans autour qui peut être se prenaient leurs coups ou se sentaient mal.
Il n'y a aucun amour en elle, sauf pour elles-mêmes. Tout ce qu'elles font, en prenant l'excuse de le faire pour le groupe, elles le font uniquement pour elles et elles ne s'en rendent pas compte.
Elles réagissent au quart de tour dès que le groupe sort. Elles les suivent automatiquement partout alors que le groupe lui, suit des chemins qui les mènent simplement à leurs rendez-vous ou là où ils ont envie d'aller. Dès qu'ils voient l'ombre des fans dans ces moment là, cela les glace plutôt que ça les réconforte. Ils voient à quel point leurs coeurs et leurs cerveaux sont des simples mechanismes. Ils fonctionnent par automatisme : le groupe sort >> on crit, on courre, on suit. Le Chanteur sort >> on crit, on courre, on suit. Pas une fois le cerveau stop son méchanisme pour penser que peut être c'est une sortie privée. Pas une fois le coeur n'émet un peu d'amour en battant, et glisse à l'oreille de ces fans que ce qu'elles font fait souffrir cette personne qu'elles disent aimer.

Ce que le groupe peut ressentir, elle s'en fiche. Tout ce qui compte, c'est qu'elles seront heureuses de les voir, de les espionner dans leur vie privée... et ces regards si vides qui se fixent sur eux, le groupe ne les supportent plus. Tout dans l'attitude de ces fans est étudier : suivre, traquer, chercher, puis se poster non loin d'eux l'air de rien. Devant les boutiques, les restaurants, les halls d'hôtel... Elles se tiennent devant eux physiquement, mais elles sont dans leur petit monde. Quelle personnalité émane d'elles ? Quelle humanité ? Aucune... Absolument aucune. Ces fans n'ont aucune capacité à aimé quelqu'un d'autre qu'elles-mêmes, et de satisfaire les besoins ou les envies d'autres personnes qu'elles-mêmes.
Pourtant qu'elles se rassurent, et que les autres fans arrêtent de les insulter, le groupe ne les deteste pas. Pour eux aussi c'est devenu automatique de croiser des visages inconnus. Comme compter les voitures à un carrefour. Ces voitures qui vont et viennent comme elles. C'est peut-être les mêmes têtes qui reviennent selon les villes mais cela n'en reste pas moins des personnes qu'ils ne connaissent pas. Mais le groupe croit à cette philosophie zen qui leur dit de laisser couler les pensées, les soucis, les choses négatives comme l'eau de la rivière coule... Ils ne s'arrêtent jamais sur quelque chose pour le juger mais le laisse passer et le courant l'emporte au loin, puis une autre chose se présente, qui coule aussi avec le courant, et ainsi de suite. ( lire ici )
Et dans la foule, tous ces visages s'effacent pour devenir qu'une seule masse : le public, les fans que le groupe aiment sans distinction. Ni plus, ni moins, quoi qu'ils fassent. Mais des fois devant l'insistance de certaines fans, ils doivent se demander pourquoi ils continuent de les aimer... puisqu'elles, elles ne les aiment pas mais s'aiment elles-mêmes...
Et nous, du haut du Two Times Square Bar, on regarde avec détachement les voitures aller et venir, comme du haut de l'hôtel, on regarde les fans circuler comme des petites machines. On voit alors le Chanteur jouer lui aussi la carte de l'automatisme et leur grabouiller quelque chose sur le bras qu'elle leur tend, en pensant que cela ne faudra jamais les lettres qu'il a de gravé sur son avant-bras à lui.
Comme nous il a besoin de Liberté, il ne supporterait pas que sa vie dépende de quelqu'un d'autre. S'il renonce un peu à cette Liberté c'est pour vivre ses rêves, créer sa vie et laisser une trace de son passage dans ce monde. Cette Liberté est bien imprimée sous sa peau, comme un objectif permanent de sa vie, alors que le grabouilli que les fans se font faire disparaitra en même temps que lui, pour laisser sur leur avant-bras, une place aussi vide que les objectifs de leur vie...

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les Sunset Triplets

Dans l'ordre de la photo : Izzy, Rock et Kelii, sont des triplets venues de Suède. Après 4 ans passés à Hollywood à étudier la musique et à jouer dans les clubs, ils sont cette année au Japon pour se consacrer à leur album ^^ Se sont de vrais artistes, et hormis la musique ils sont passioné d'Art Indien et Izzy fait des tatouages. DU GO GO A GAGA Quand je les ai connu en 2007, c'était exactement avec cette série de photo au Whisky A Go Go, pour Toxic Vision. Ils étaient alors à Los Angeles et tentaient de percer dans le milieu du rock. Le fait d'être 3 petits Glam Rockers suédois identiques a plutôt jouer en leur faveur. De concert en contrat de publicité, ils ont travaillé avec Daisy de la Hoya sur son émission de dating "Daisy of Love", avec Tommy Lee pour l'ouverture d'un bar à Las Vegas, et dernièrement avec Lady Gaga dans son clip "Paparazzi". PAPARAZZI Le clip a été tourné par Jonas Åkerlund, un réaliteur suédois qui a entre autre réa...

Forêt Noire

J'avance dans une forêt sombre, interminable, où chaque arbre est un problème ou un chagrin Des arbres aussi démunis de feuilles que je suis dénuée de fortune J'ère avec lassitude sur les chemins froids recouverts de brume On les voit à peine mais quand notre regard perce l'obscurité, il y en a une multitude Ce n'est pas qu'il faille trouver le bon, tous mène quelque part Y'a-t-il seulement un bon chemin ? Ce ne sont en fait que des sentiers qui serpentent dans le noir Suivons celui qui est éclairé par la Lune, car elle a compris qu'elle ne devait pas vaincre le Soleil Mais que dans son ombre elle pouvait briller Alors je reste dans l'ombre et suis ce chemin incertain recouvert de brume Et je marche, marche, marche toute la journée Jusqu'à tomber de fatigue dans la nuit glacée Mais quand je lève les yeux sur ces ténèbres, huit petites étoiles illuminent mon ciel

Leonid Afremov