Il était une fois... dans une île paradisiaque, perdue dans un océan, un roi qui voulu faire une surprise à son peuple pour le jubilé de ses 50 années de règne. Son premier ministre lui aillant qu'il éxistait sur le continent un animal fabuleux, nommé éléphant, espèce rare en voie d'extinction, ce bon roi décida d'un faire venir un à grand frais, et de le monter en le présentant au peuple lors de la cérémonie. Ce qui fut fait.
On amena l'éléphant dans une grande caisse, pour que personne ne puisse le voir avant la date du jubilé. Pour la même raison, on l'enferma dans le dojo du roi, qui se trouvait dans un parc du château et qui était entouré de très hauts murs. Et on le confia à un cornac aveugle. Ainsi, personne ne saurait avant la date fixée, ce qu'était un éléphant.
Bien entendu, le peuple était intrigué au plus haut point, d'autant que l'on entendait des fois d'énormes barrissements, effrayants. Chacun y allait de sa vérité, selon des on-dit. "On m'a dit qu'un éléphant était la plus grande et la plus monstrueuse créature de la terre", disaient certains. "Mais non, on m'a dit, au contraire que c'était une magnifique créature", disaient d'autres ; "C'est une bête très pacifique" ; "C'est faux, dans une guerre, il dévaste tout" ; "Mais non, c'est un animal d'une grande sagesse, qui n'oublie jamais rien, qui n'écrase jamais rien quand il marche", etc.
Dans le salon de thé, proche du dojo où se trouvait l'éléphant, chaque soir, des buveurs se querellaient à propo de l'éléphant. Chacun défendait sa propre vérité. Un soir, un maitre de sagesse qui les observait depuis quelques jours, avec un petit sourire amusé, leva la tête et dit : "Je sais comment vous pourriez savoir la vérité avant la date du jubilé". "Hein ? Comment ? Dites-le nous, maitre", s'exclama l'assistance d'une seule voix. "C'est très simple, dans l'immeuble d'à côté, se trouve l'hospice des aveugles, des hommes qui savent "voir" dans le noir avec leurs mains. Demandez aux plus habilles de se glisser dans l'enclos, une nuit sans lune pour ne pas être arrêté par les gardes, et au retour, ils vous diront la vérité". "Quelle merveilleuse idée, comment n'y avions-nous pas pensé avant", s'exclama à nouveau d'une seule voix l'assistance excitée.
Les aveugles, mis au courant du projet, furent flatés qu'on cessa de les concidérer comme des sous-hommes. Ils désignèrent six des plus anciens et des plus habiles d'entre eux. Et c'est ainsi que, la nuit suivante, qui par chance était sans lune, prudemment, à la queue leu leu, six aveugles s'approchèrent en silence du mur d'enceinte, l'escaladèrent et entrèrent dans l'enclos de l'éléphant.
On entendit des "incroyable !", "stupéfiant !", "quelle horreur !", "jamais on aurait pu imaginer cela !", "tout à fait étonnant !". Puis ils revinrent au salon de thé, gonflés d'orgueils parce qu'ils savaient et que les autres ingnoraient.
- Alors ? Quelle est la vérité ? Vite, dites-nous tout".
Les aveugles désignèrent le plus ancien : "Alors, dit-leur !".
- Et bien, dit l'ancien, un éléphant est rond et rugueux comme le tron d'un palmier
Les autres aveugles furent stupéfaits.
- Rond et rugueux, c'est vrai mais énorme comme une grosse barrique ne put s'empêcher de s'exclamer le second aveugle.
- Mais pas du tout, il est rond et long comme un tuyau, pour être plus précis, comme un serpent, affirma le troisième, qui ajouta, il s'est même enroulé autour de mon bras et j'ai eu très peur.
- C'est faux, absolument faux, s'indigna le quatrième, c'est vrai qu'un éléphant ressemble à un serpent ou à un tuyau, mais mince et flexible comme un fouet, et avec une touffe de long poils au bout un chasse-mouches.
- Je ne sais pas trop pourquoi vous mentez tous, dit le cinquième, nous nous devons de dire la vérité à ses braves gens, même horrible, car un éléphant est un animal diabolique et très dangereux, c'est une sorte de bête ronde avec une longue corne dessus, je le sais pour l'avoir longuement touché.
- Bon assez plaisanté, dit le sixième aveugle en riant. Je vais leur dire la vérité. Un éléphant n'est pas ce qu'on vous a dit, il est plat comme une raie ou comme une feuille de bananier, c'est ça, la vérité !
Et les six aveugles commencèrent à se disputer, puis à se battre. Les gens du salon de thé se divisèrent en groupe, chacun défendant l'un des aveugles... et sa vérité. Il y eu bientôt une bagarre générale, qui attira la garde ; la bataille fit rage tant et si bien que ce bruit effraya l'éléphant, qui cassa le portail de l'enclos et s'enfuit dans la nuit noire... Pour tomber de la falaise dans la mer, qui l'englouti. Il n'y avait plus possibilité de verifier de visu la vérité.
A daté de se jour, dans cette île perdue dans les océans, il exista six groupes avec un maitre à sa tête, chacun affirmant être le seul à connaitre la vérité. A la mort des maîtres, les disciples formèrent leur propre groupe et c'est ainsi qu'il existe là bas, 700 maîtres d'éléphant, chacun affirmant connaitre la vérité et affirmant que les autres sont dans l'erreur.
Cette histoire de sagesse vous rappelle quelque chose sans doute.
Que nous enseigne-t-elle ?
Commentaires
Enregistrer un commentaire